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Cela devait être un événement dans le monde du vélo, tout au moins à Bordeaux.
Le Pibal, vélo-trottinette, imaginé par le designer Philippe Starck devait révolutionner le monde des cyclistes bordelais.
Présenté en grande pompe à la mairie, ce formidable coup de pub pour la politique cyclable du maire s’est révélé, en définitive, un formidable fiasco.
Car ce vélo jaune reconnaissable à ses pneus de la même couleur n’a pas circulé bien longtemps dans les rues de Bordeaux.
En Août 2015, les 323 chanceux qui avaient emprunté gratuitement cette bicyclette à la maison du vélo ont dû rendre leur monture. La ville de Bordeaux et l’entreprise Peugeot constatant des fissures sur les cadres des Pibal, les ont fait revenir en urgence pour procéder à des vérifications. A l’origine, le Pibal devait remplacer progressivement la flotte des 4.500 vélos disponibles à la maison du vélo en prêt gratuit.
Mais ce formidable outil de communication pour le maire a connu bien des déboires .
Ainsi, dès le départ, lors de sa présentation en mairie, cet objet de toutes les attentions n’a pu être essayé. Le prototype n’étant pas terminé, les invités n’ont pu que le prendre… en photo mais pas le tester.
Suite à la période d’essai qui a révélé des problèmes de béquille trop légère par rapport au poids de l’engin, de garde-boue trop court, d’éclairage défaillant,… la livraison des premiers exemplaires qui devait avoir lieu en janvier 2014, a été repoussée à fin février pour, en définitive, n’être effective qu’en septembre 2014.
Après l’effet surprise, les critiques ont vite circulé sur ce vélo.
« Il n’a que la beauté de son intelligence, de son honnêteté, de sa durabilité.(sic…) Rustique et fiable, il est un nouvel ami au service des futures attentes de Bordeaux. », Philippe Starck, concepteur du PIBAL.
Malgré les avis enthousiastes de son concepteur et des élus municipaux: « c’est un très bon vélo urbain », ce vélo-patinette n’est pas apparu adapté à tous, du fait de sa hauteur et de son poids notamment. Le système de vitesses déroutant et la plateforme touchant la chaussée à chaque descente de trottoir sont aussi d’autres points défaillants.
Depuis, le Pibal est devenu un objet rare, largement supplanté par le Vcub.
Si le Vcub est certainement moins « tendance », il s’est largement imposé dans le paysage Bordelais et a pris rapidement la place du Pibal.
On peut, aujourd’hui, se poser la question de l’intérêt pour la ville ( et aujourd’hui la métropole ) à proposer un service de prêt de vélo à ses habitants. Si ce prêt se justifiait, il y a quelques années pour faire la promotion de ce mode de transport; aujourd’hui avec le développement des stations Vcub et de la pratique du vélo en ville, l’intérêt de cette location gratuite de bicyclettes s’estompe quelque peu.
D’autant que tout cela a un coût pour la collectivité. Le budget de la maison du vélo est de l’ordre de 550 000 euros. L’opération Pibal devait coûter 200 000 euros la première année puis 130 000 euros les deux années suivantes…
Pour finir, rappelons qu’un Pibal coûte à la construction selon Peugeot la modique somme de 420 euros, alors que Michel Duchêne (à l’époque le Mr Vélo d’Alain Juppé) avait déclaré en juin 2012 que le coût initial de 300 euros était « non négociable »…
Au final, combien cette opération de communication a-t-elle vraiment coûté au contribuable bordelais?
Vélo imaginé par un designer Suédois, Svepa Bike, bien avant le Pibal. étonnant, non?
L’intérêt premier du prêt de vélo par la mairie est principalement son coût : nul pour l’emprunteur.se (s’il ou elle est bordelais-e), très faible par rapport à celui d’un VCub pour la collectivité (un VCub coûte au bas mot 1600€ par an)…
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Article très intéressant…et il est en effet très dommage que le Pibal n’ait pas été à la hauteur !
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