Ecolo Bordeaux Blog

~ Bordeaux est une belle ville mais l'écologie n'est-elle qu'une façade ou bien une réalité? Ce blog se propose de recenser ce qui se fait en matière d'écologie et ainsi de permettre à chacun de se faire une opinion! Vous pouvez trouver des informations sur ce qui se fait ailleurs sur https://www.facebook.com/Ecolobordeauxblog-386811244801113/

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Archives de Catégorie: agriculture urbaine

Autosuffisance alimentaire, Bordeaux métro… mais trop peu.

Vedette

Posted by Patrick PAPADATO in agriculture urbaine

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agriculture urbaine, bordeaux, Bordeaux Metropole

Alors un jour, deux jours ou trois ? Quand on parle d’autonomie alimentaire pour la métropole bordelaise, plusieurs données circulent sur internet et dans les milieux bien informés. Mais au final, quelque soit ce chiffre, ce qu’il faut retenir, c’est que Bordeaux, comme la plupart des urbaines, est très loin d’atteindre l’autosuffisance alimentaire.

En 2017 déjà, » le cabinet UTOPIES avait évalué le degré d’autonomie alimentaire des 100 premières aires urbaines françaises ». Dans ce classement, seule, Avignon avec  » 8,1% de produits agricoles locaux incorporés dans les différents produits alimentaires consommés localement (bruts, élaborés, transformés ou cuisinés) » faisait la course en tête. Bordeaux se plaçait à la 53° place avec seulement 1,73% d’autonomie alimentaire, tous produits confondus. https://www.utopies.com/wp-content/uploads/2019/12/autonomie-alimentaire-des-villes-notedeposition12.pdf

En 2018, Bordeaux a tenté d’établir un diagnostic de l’agriculture sur son territoire en croisant  différentes données chiffrées de différentes sources: Chambre d’agriculture, MSA, A’URBA, INSEE,…

Ce document très complet, a recensé les leviers et les freins possibles pour notre agglomération. Concernant le nombre d’exploitations agricoles, ce nombre est en baisse continue depuis plus de trente ans. La métropole bordelaise est ainsi passée de 672 exploitations en 1988 à 176 en 2017…  Cependant malgré ces chiffres alarmants, des motifs d’espoirs perdurent. Chaque année, de nouveaux agriculteurs tentent l’aventure, certes à un rythme encore trop faible, de 2 à 3 par an, mais qui permet par exemple aux villes de Bordeaux ou de Mérignac, qui n’avaient plus d’exploitation de retrouver un solde positif.

Cette lueur d’espoir ne veut pas forcément dire que l’on se dirige rapidement vers une autonomie alimentaire de notre métropole…bien au contraire. En effet, on apprend dans ce document qu’un bureau d’études VertigoLab a tenté une projection en maximisant les surfaces agricoles de la métropole et en partant de l’idée que la totalité des aliments produits soit consommée par les habitants du territoire. Selon ce scénario, pour les légumes et céréales, on passerait de 14 jours à … 33 jours.  Même constat pour les fruits, de 12 jours à 26 jours et pour l’élevage, de 1 jours à seulement 3 jours.

Il faut dire que les surfaces agricoles sur la métropole subissent de nombreuses contraintes inhérentes à l’urbanisme: pollution des sols, problème d’irrigation,  qualité de l’eau, pollution de l’air, contraintes sanitaires pour les élevages, vols, dégradations,…

La situation géographique avec de nombreuses zones inondables impose aussi des contraintes administratives, périmètre du PPRI (plan de prévention du risque inondation) pour l’implantation de nouvelles constructions agricoles. EN 2018, 4078 ha étaient concernés, soit 100 exploitations sur les 176 existantes.

Et enfin malgré un PLU qui a permis de limiter l’étalement urbain et de protéger les 6585 ha de terres agricoles que comptent la métropole, 596 ha de espaces à vocation agricole ont cependant disparu du fait de la pression immobilière.

L’enjeu pour Bordeaux est de continuer à préserver le foncier agricole et de favoriser l’installation de nouvelles exploitations sur son territoire mais surtout de construire des coopérations avec les territoires autour de la métropole.

file:///C:/Users/patrick.papadato/AppData/Local/Packages/Microsoft.MicrosoftEdge_8wekyb3d8bbwe/TempState/Downloads/524_34058_Diagnostic_agriculture_final_BM_20181541425359763%20(1).pdf 

Fragile agriculture urbaine.

06 jeudi Avr 2017

Posted by Patrick PAPADATO in agriculture urbaine, La Jallère, zones humides

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agenda 21, agriculture urbaine, bordeaux, Darwin, ecologie, jardin, La Jallère, quartier, Urbanisme, Zone Humide

jarbord11

Lors du conseil municipal de Bordeaux du 6 mars 2017, la majorité en place a présenté une communication en faveur de l’agriculture urbaine. Dix actions pour sensibiliser les Bordelais et développer des projets qui réorientent les pratiques  agricoles et les modes de production en ville afin de mieux  préserver la faune et le flore sur le territoire.

Une communication avec dix actions phares qui vont effectivement dans le bon sens :

1) Développer une activité agricole horticole et maraîchère sur une partie du centre de cultures horticoles du Haillan.

2) Augmenter les surfaces dédiées à une activité agricole d’élevage sur le nord du territoire bordelais

3) Etudier l’opportunité de développer l’agriculture urbaine sur le secteur de la Jallère.

4) Poursuivre le développement des jardins collectifs dans les quartiers.

5) Développer la permaculture et le recyclage des matières organiques sur la Ville.

6) Favoriser les productions collectives ou non partout en ville.

7) Initier un projet de partage intergénérationnel de jardins.


8) Poursuivre et développer la distribution de semences de variétés locales.

9) Renforcer la présence d’insectes pollinisateurs et auxiliaires sauvages.

10) Accompagner les changements de comportement.

Dix mesures qui ne seront positives que si un réel suivi , des bilans clairs et chiffrés sont réalisés annuellement. En effet, pour que ces préconisations prennent effets, il faut  que les résultats, bons ou mauvais,  soient clairement affichés.

Un malheureux précédent.

Car l’expérience de l’agenda 21, co-élaboré pendant de longs mois avec les Bordelais inquiète quelque peu. Pour ce grand projet environnemental,  l’ensemble des actions a finalement été enterré pour être remplacé par de nouvelles actions et de nouveaux indicateurs… bien moins contraignants pour la collectivité.

Concernant ce nouveau dossier, Magali Fronzes, adjointe au Maire de Bordeaux en charge de la nature en ville et des espaces verts s’est engagée à un suivi  et une communication annuelle en conseil municipal. Mais ce bilan ne sera efficace que  si des indicateurs de suivi cohérents et précis sont fournis par l’administration.

Adieu, ruches, poules, potirons!

ZAUE Niel

D’autant qu’une première inquiétude sur la réelle volonté de l’équipe en place est apparue avec l’avenir de DARWIN et  l’Eco-Système de la caserne Niel . Depuis quelques semaines, le terrain d’expérimentation écologique actuel de la ZAUE  ( zone d’agriculture urbaine expérimentale ) de la ferme Niel est clairement dans le collimateur de la société d’économie mixte BMA. (Bordeaux Métropole Aménagement).

Jardin potager en permaculture, rucher pédagogique, poulailler en ville
 et micro-potager urbain sont aujourd’hui menacés par le développement de la future ZAC Niel.

Aménagée sur des terrains en AOT (autorisations d’occupation temporaire),  cette agriculture urbaine expérimentale est sommé par BMA de rapidement laisser la place à de futurs logements et parking en silos.

Une communication en faveur de l’agriculture urbaine qui démarre donc par un bien mauvais signal.

Si tu ne va pas à la Jallère, la Jallère ira à toi!

La jallere

Le groupe écologiste (EELV) au conseil municipal avait conditionné son vote favorable à l’engagement de la municipalité de ne pas toucher aux  hectares en zones humides de la Jallère à Bordeaux lac, proches du Grand stade.

C’est ainsi qu’est apparu le point 3 dans cette communication municipale  qui fait mention d » une étude afin d’évaluer la possibilité de revaloriser et de préserver le domaine public métropolitain de la Jallère via l’agriculture urbaine« . Ayant obtenu gain de cause, les élus EELV ont ainsi pu voter en conseil municipal pour ces dix actions en faveur de l’agriculture urbaine.

Malheureusement ceux-ci ont certainement rapidement  déchanté en lisant quelques jours plus tard dans le journal gratuit Bordeaux 7, le titre: « Bientôt des maisons dans la prairie?« . Dans cet article, Nathalie Delattre, adjointe au maire en charge du quartier Bordeaux Maritime déclare : « (…) nous ne pouvons pas nous priver de logements sur ce vaste territoire« . On y apprend aussi que l’agence de Nicolas Michelin en charge de l’étude proposerait des logements et des bureaux sur pilotis sur ces hectares classés en zones humides…

Il semble donc que depuis le début sur ce dossier, deux logiques municipales s’affrontent; et rien n’est vraiment joué, compte tenu de ce projet immobilier programmé par les promoteurs entre 2025 et 2030.

D’ici là, l’étude censée évaluer « la possibilité de revaloriser et de préserver le domaine public métropolitain de la Jallère via l’agriculture urbaine » aura peut être été enterrée et le béton pourra reprendre ses droits…

 

Zones naturelles vs zones économiques .

10 vendredi Juin 2016

Posted by Patrick PAPADATO in agriculture urbaine, arbres, Biodiversité, Eau, jardin, Urbanisme, zones humides

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agriculture urbaine, bordeaux, ecologie, Nouveau stade, quartier, stade, Urbanisme, zones humides, zones naturelles

 

stade

Notre métropole est-elle  encore capable de préserver les derniers espaces naturels sur son territoire?

La question est encore , hélas,  d’actualité quand on voit les projets qui se sont développés ces derniers mois et qui grignotent lentement et sûrement: bois, zones de pâturage, zones Natura  2000, faune et flore sauvages ainsi que  zones maraîchères.

En effet, malgré la communication autour du fameux slogan  « 55 000 hectares pour la nature », initiée  par Bordeaux métropole, pour une meilleure prise en compte de la nature en ville,  il semble que la pression des investisseurs de tous poils,  soit plus forte que la défense des derniers espaces naturels. Les maires succombent en effet, bien trop souvent,  aux sirènes des investisseurs  toujours plus gourmands.

Petit rappel de quelques faits, récents, vécus sur notre Métropole.

A Bruges, c’est déjà la Cistude, espèce protégée qui avait fait les frais d’un chantier démarré par le transporteur Ducros sur la zone de fret qui jouxte  la réserve naturelle. A l’époque, c’est la CUB (communauté urbaine) qui avait vendu la parcelle  à cette société;  manque de chance pour les marais de Bruges, classés Natura 2000 et la tortue aquatique continentale, seule espèce recensée en France métropolitaine.

Au Taillan-Médoc , c’est une déviation routière de 7 850 mètres qui doit recouvrir 11,5 hectares de zones humides sur lesquelles ont été répertoriées plus de  78 espèces protégées (  papillon, amphibiens, reptiles, oiseaux et mammifères ) C’est France Nature Environnement et la SEPANSO Gironde qui ont attaqué cette décision au tribunal administratif et ont réussi à arrêter les travaux. Le  Conseil départemental de Gironde et l’Etat ont malheureusement depuis fait appel de cette décision.

En Février, à Mérignac, c’est le maire qui tente d’empêcher un centre d’équitation de s’installer sur sa commune. A l’origine, c’est la SAFER (société d’aménagement foncier et d’établissement rural) qui a validé cette installation. Si le projet respecte globalement les 50 ha préemptés, on peut regretter que sur ces anciennes terres d’ exploitations agricoles, la collectivité ne puisse  élaborer un  projet durable d’agriculture urbaine.  Surtout que l’autosuffisance alimentaire de la Métropole n’est que de un à deux jours…  Le dossier reste aujourd’hui en suspens, la mairie ayant écrit au ministre de l’agriculture. Rappelons que cette commune n’a pas toujours été aussi  exemplaire en la matière, avec, par exemple, la construction de l’usine Thalès sur une zone humide. 

 En Avril, à  Talence, c’est le maire qui autorise en plein bois de Thouars, espace boisé classé,  la construction d’un  parcours acrobatique en hauteur par la SARL Acro-Trampoline. Des arbres sont utilisés pour les parcours et percés pour y enfoncer les attaches nécessaires à l’animation, quand ils ne sont  tout simplement coupés…            Mais il semble que les ambitions « xylophages » du maire ne s’arrêtent pas là …  La révision du PLU (plan local d’urbanisme)  annonce déjà la possibilité du  détachement d’une zone boisée ainsi que la  construction de multiples constructions sur ces surfaces naturelles…

 

A Bordeaux, si le Matmut Alantique a bel et bien écrasé définitivement la Znieff existante (zone naturelle d’intérêt floristique et faunistique ), ce stade  continue de faire des ravages, côté nature. C’est maintenant autour de cette nouvelle enceinte sportive que les promoteurs lorgnent. L’ilot de La Jallère, actuellement occupé par Groupama-Gan, représente plus de 9 hectares de zones humides, classées inconstructibles en raison de forts risques d’inondations. Pour contourner cette difficulté,  les promoteurs ont donc proposé au maire de Bordeaux un projet  d’habitations sur pilotis…

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A Villenave d’Ornon,  c’est le maire Patrick Pujol qui relance  la frénésie immobilière sur le domaine de Geneste dit de la plantation.( 100 hectares dont 20 en plan d’eau). En bordure de Garonne, situées au sud de la zone commerciale des Rives d’Arcins de Bègles, ces terres en zone humide, classées  Natura 2000, sont dans les cartons de plusieurs promoteurs immobiliers  depuis les années 80.  A l’origine , c’est Claude Bez, le fils de l’ancien président de Girondins de Bordeaux qui lance l’idée.  Mais empêtré dans des problèmes judiciaires et les nombreux recours portés par les défenseurs de l’environnement, ce chef d’entreprise abandonne l’affaire dans les années 90.  Cependant le grignotage de ces terres naturelles reste d’actualité d’autant que  la construction d’un bâtiment de quatorze étages sur les restes d’une ancienne ferme a déjà largement  entamé la zone naturelle.

Aujourd’hui, le projet annoncé par le promoteur Vizzion Europe est  à nouveau, celui d’ un projet immobilier  adossé à un projet de golf.  Pourtant avec déjà dix golfs à moins de 1h30 de Bordeaux, notre métropole n’est pas en manque de surfaces pour les amateurs de ce sport… Mais la justification du golf n’est là que pour mieux permettre d’étoffer l’offre et de vendre aux futurs investisseurs un nouveau quartier urbanisée avec commerces, hôtels, résidence de services sur ces zones naturelles tout près des Rives d’Arcins de Bègles.

Alors les « 55 000 hectares pour la nature », c’est pour quand?

Quand on lit , l’éditorial du président de Bordeaux Métropole dans « espèces de Métropole »,   la revue de la collectivité pour un atlas de la diversité,  on y apprend  « que la moitié de notre territoire -soit 38 000 hectares-est constitué d’espaces naturels »...  On se dit qu’il y a donc urgence à recenser les zones naturelles et à les à défendre pour faire en sorte que  la pression immobilière ne réduise pas encore plus ces derniers espaces que certains maires sont prêts à brader au nom de l’emploi ou  du développement économique!

Ville contre Nature : match nul ?

12 jeudi Nov 2015

Posted by Patrick PAPADATO in agriculture urbaine, La Jallère, zones humides

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agenda 21, agriculture urbaine, bordeaux, ecologie, Juppé, La Jallère, quartier, Urbanisme, Zone Humide

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Quand la ville de Bordeaux aménage des jardins sur de vieux sites pollués ou d’anciennes friches industrielles, on ne peut qu’être satisfait.

C’est ce qui a été réalisé, dès 2010, sur la rive droite avec le parc aux Angéliques.
Cet aménagement, situé en zone inondable, a permis d’intégrer la zone Natura 2000 tout en rendant à la nature son espace et sa végétation initiale.
Compte tenu des risques d’inondations, régulières sur cette zone, cet aménagement permet surtout grâce à ces surfaces naturelles préservées de favoriser plus rapidement la pénétration dans le sol de l’eau lors de crues importantes.
Les berges sont donc laissées à la végétation, ce qui donne à ce parc aux Angéliques un aspect très naturel.
Les Bordelais ont du reste très rapidement adopté ce site qui est devenu un endroit de pique- nique très prisé avec vue imprenable sur la façade des quais du port de la lune..

Le mois dernier,(octobre 2015), c’est le coté du secteur Deschamps (entre pont de pierre et pont St Jean) qui a été ouvert au public.
Plus de 36 000 végétaux sur les 2 hectares et demi de ce nouveau parc y ont été plantés sur ces terrains pollués par des années d’activités industrielles du port autonome… La nature ainsi reprend ses droits pour le plus grand bonheur des bordelais qui voient un nouvel espace nature en ville qui devrait être totalement terminé pour 2017.

La mairie, avec ce parc aux Angéliques, reverdit les quais et regagne un peu d’espaces verts dans une ville encore très minérale.

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Mais c’est malheureusement un processus inverse qui semble enclenché, du côté du lac.

Après avoir autorisé la construction d’un stade de foot sur une zone ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique), la mairie semble vouloir continuer l’aménagement urbain de ce secteur.
Ce sont les élus EELV au conseil municipal qui ont révélé à la presse l’existence d’un nouveau vaste projet immobilier en pleine zone humide, juste derrière le Matmut Atlantique.

Avec ce nouveau projet, la ville s’étendrait à nouveau sur une vaste zone naturelle qui compte actuellement 26 hectares.
C’est l’agence de l’urbaniste Nicolas Michelin qui est à la manoeuvre pour le compte de Bordeaux Métropole.
Dans cette étude, un nouveau quartier multifonctionnel est prévu avec extension d’une zone de bureaux, de commerces et de 1200 logements sur 280 000 m2 de surface plancher.
Comme toujours pour mieux justifier ce nouvel aménagement urbain, l’étude parle, bien entendu, de « corridor écologique », de « clairières », de « noues » et de « trame verte », afin de justifier un projet qui doit aménager plus de 15 hectares de zones humides.

En quelque sorte, sur Bordeaux lac, la ville reprend, à la nature, ce qu’elle consent à rendre sur les quais de la rive droite.
Mais à l’heure des problématiques d’étalement urbain, d’imperméabilisation des sols, de biodiversité, d’agriculture urbaine,…
Bordeaux aurait gagné à privilégier un tout autre projet plus en adéquation avec le discours de son maire, actuellement très développement durable.

Agriculture urbaine : une révolution en marche ?

31 mardi Mar 2015

Posted by Patrick PAPADATO in agriculture urbaine

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agriculture urbaine, bordeaux, ecologie

jarbord11
Depuis quelques années maintenant, un mouvement se dessine dans nos villes : la réapproppriation de l’espace public par ses habitants.

L’agriculture urbaine apparaît comme un des éléments de ce changement.

Il faut dire que suite aux scandales alimentaires de ces dernières années, de la malbouffe à la vache folle, en passant par les affaires de sécurité alimentaire, de pesticides et de traçabilité des produits, les habitants dorénavant s’interrogent sur le contenu de leur assiette.
Ce mouvement s’est amplifié ces dernières années avec les problèmes de chômage et de précarité.
Car si ce phénomène est assez récent dans nos villes, l’agriculture urbaine et périurbaine est largement présente dans le monde. Bien souvent, complément de revenus ou moyen de survie dans les pays les plus pauvres, cette agriculture urbaine prend dans nos villes aussi la forme d’une réflexion sur les pratiques de consommation et de production imposées par la grande distribution.

Jardins ouvriers, familiaux, partagés, collectifs, potagers associatifs, rue jardin, écoquartiers, composteurs collectifs,… autant de projets sur les quartiers qui voient le jour et qui permettent de créer du lien social autour de la pratique du jardinage.
Le plus souvent initiés par des associations ou des collectifs de riverains, il s’agit de répondre à la demande des habitants qui prennent peu à peu conscience des limites de notre modèle de développement et de la nécessité de pratiques plus respectueuses de la nature, de la biodiversité.

La ville de Bordeaux, comme la plupart des villes, a bien compris l’intérêt de soutenir ces projets. A peu de frais, elle aide au développement de ces initiatives citoyennes.
Friches urbaines ou industrielles, au départ, squattés par les riverains comme par exemple le « jardin de ta soeur » sur les Chartrons, la mairie dorénavant affiche son soutien à ces différentes tentatives de préemption de l’espace public.
L’agenda 21 recense actuellement sur notre ville 15 jardins partagés et 2 jardins familiaux (Bacalan et Aubiers), tous soutenus par la municipalité et cogérés par différentes associations de quartier.
Mais ce soutien a ses limites.

La première limite est la pression immobilière qui accepte ces occupations temporaires par les riverains, tant que les projets de construction ne voient pas le jour. Une fois lancée les études, la friche aménagée en jardin ne fait plus le poids compte tenu du prix du foncier.

La deuxième limite est la production même de cette agriculture urbaine ou périurbaine, bio et sans pesticide, qui est souvent bien moins concurrentielle qu’une production extensive, même située à l’autre bout de la France ou de l’Europe…

Alors l’agriculture urbaine peut-elle nourrir la ville?

On l’aura compris, ce mouvement dans nos villes a deux facettes: l’une, alimentaire et l’autre, sociale.

Pour ce qui est de l’animation sociale, ces jardins de ville modifient les comportements alimentaires des habitants dans le sens de la recherche d’une plus grande qualité des produits consommés.
Ils permettent aussi une réflexion autour de l’espace urbain. Face à la densification de nos villes, les projets d’agriculture urbaine investissent les lieux les plus improbables: toits, friches industrielles, rues, ronds points,… Il s’agit de permettre à chacun de cultiver au plus près de chez lui en réinvestissant l’espace public.
Mais Bordeaux offre peu de place a ses habitants. Si les jardins partagés créent de la convivialité, ils n’assurent que très rarement l’autosuffisance alimentaire rêvée par ses habitants. D’autant que ces terrains restent dépendants de l’espace que les promoteurs veulent bien leur laisser… D’après le baromètre du développement durable de la ville, ,Bordeaux offre une surface de 20m2 d jardins partagés et familiaux pour 100 habitants alors qu’un panel de 4 de taille comparable en offre 62 m2 pour 100 habitants, soit trois fois plus!

En ce qui concerne l’autosuffisance alimentaire, la surface couramment admise pour répondre aux besoins serait de 40 m2 par personne. Il y a plus de 600 000 habitants dans la métropole, cela donne une petite idée de la surface nécessaire.
Actuellement, l’autonomie alimentaire sur notre agglomération n’excède pas plus de 1 jour. (2 jours si on prend en compte la récupération des déchets)

Selon les données fournies par Bordeaux Métropole, en 1960, les surfaces maraîchères représentaient 450 hectares.
En 2010, il n’en restait plus que 130 ha. Il faut dire que la vallée maraîchère de Bordeaux finit au bord de la zone d’activités de Bordeaux lac et a bien du mal à résister à la pression immobilière.
On compte à ce jour, sur l’agglomération bordelaise: 176 exploitations agricoles dont 58 viticulteurs, 47 maraîchers et 33 éleveurs qui génèrent près de 1200 emplois. ( 12 exploitations seulement sont en bio)

Heureusement depuis, Bordeaux Métropole, a pris la mesure des besoins, avec notamment le projet « 55000 hectares pour la nature« . C’est ainsi que la zone maraîchère du Parc des Jalles comprenant les communes d’Eysines, Blanquefort, Bruges, Saint Médard en Jalles, le Haillan et le Taillan a été inscrite en périmètre de « Protection des Espaces Agricoles et Naturels Périurbains (PEANP); le but étant de lui redonner sa vocation maraîchère.

Mais le problème du prix des terres agricoles reste toujours le frein principal à l’installation de nouveaux agriculteurs notamment ceux tournés vers le marché local grâce aux circuits courts.(AMAP, Ruche qui dit oui, drive Fermier,…)

On l’aura donc compris, le véritable enjeu pour l’agriculture urbaine est la préservation du foncier agricole qui nécessite une mobilisation de Bordeaux Métropole pour préserver notre cadre de vie et garantir ainsi l’autosuffisance alimentaire de notre agglomération.

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