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Archives de Catégorie: Climat

Fête du fleuve 2017, l’écologie prend l’eau.

06 samedi Mai 2017

Posted by Patrick PAPADATO in Climat, Eau, Eco-manifestation

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bordeaux, Bordeaux fête le fleuve, Bordeaux fête le vin, Bordeaux grands événements, Compensation carbone, ecologie, Ecomanifestation, Staphan Delaux, Traversée de Bordeaux à la nage

fleuve Bordeaux

Bordeaux fêtera le fleuve du 26 mai au 3  juin 2017 et cette dixième édition s’annonce comme les autres années,  festive et riche en événements.   Départ de la Solitaire Urgo – Le Figaro, balades fluviales, traversée de Bordeaux à la nage, concerts, »parade des héros », feux d’artifice,… offriront certainement aux Bordelais des moments inoubliables.

Il est cependant regrettable que pour cette  nouvelle édition, dans le programme de Bordeaux fête le fleuve,  pas une seule animation ou même un simple rappel ne soit prévu  pour évoquer la fragilité des fleuves et des océans, pour sensibiliser les Bordelais à l’urgence écologique.

Une participation ou même une simple évocation de la problématique environnementale par des associations engagées dans la préservation de la ressource en eau, la protection de la flore, de la faune, des zones humides ou de la préservation des océans aurait été  utile et salutaire. 

Bordeaux fête le fleuve

Mais pour l’association « Bordeaux grands évènements »  qui organise  Bordeaux fête le fleuve et aussi Bordeaux fête le vin, l’écologie n’est pas une priorité.  C’est pourquoi une communication en direction de la fragilité du fleuve ou même une quelconque compensation carbone pour un évènement qui a rassemblé tout de même lors de la dernière édition pas moins de 520 000 spectateurs, n’est pas à l’ordre du jour.

Pourtant le maire de Bordeaux, interpellé sur ce sujet par un élu écologiste (EELV) lors du conseil municipal du lundi 27 avril 2009, avait explicitement demandé,  à Stéphan Delaux, Président de Bordeaux Grands Evénements  et Président de l’Office du Tourisme de prévoir une « compensation carbone de la manifestation ».

Depuis cette date,  il semble que le maire et son adjoint  aient oublié leurs engagements. Aucune communication sur le sujet et pire,  aucune trace d’une éventuelle compensation carbone lors des grands événements de la ville de Bordeaux. Depuis cette date,  fête du vin et fête du fleuve se succèdent sans qu’une quelconque prise en compte des  émissions de gaz à effet de serre soit entreprise, tout comme l’ébauche d’un bilan carbone.

Dommage pour l’environnement, même si la ville affiche toujours  une belle volonté dans son guide des écomanifestations :  http://www.bordeaux.fr/images/ebx/fr/groupePiecesJointes/24386/2/pieceJointeSpec/129068/file/guide_ecomanifestations.pdfdommage  qu’elle a malheureusement, bien du mal à faire appliquer auprès de ses plus proches partenaires…

traversée Bordeaux nage

Heureusement seule la traversée de Bordeaux à la nage, met clairement en avant une réflexion en mobilisant ses participants  et en compensant ses émissions carbone.   http://traverseedebordeaux.com/spip.php?article251 

Grâce à leur sponsor « MT Partenaires Ingénierie », les déplacements, la logistique, les achats ou bien encore les prestations nécessaires à un tel évènement sont analysés.  Ce qui permet aux organisateurs d’annoncer planter des arbres «  à hauteur des émissions calculées » avec pour objectif  d’atteindre la « neutralité carbone ».

Un bémol tout de même à cette initiative extrêmement louable, une communication à minima sur les plantations locales en question. Seules les éditions 2008 et 2010 affichent leur compensation carbone:  sept arbres pour la première,  seize arbres pour la seconde.  Et  la déclaration selon laquelle, la traversée de Bordeaux serait le « premier événement sportif français compensé carbone localement » est quelque peu osé. Rappelons,  par exemple,  qu’en 2016  à la suite du marathon vert de Rennes,  qui affiche lui clairement ses ambitions et ses actions,  https://www.lemarathonvert.org/Courons-pour-la-planete-443.html   plus de 115 025 arbres ont été plantés en Inde mais  aussi localement.

 

 

 

 

 

 

 

Ma cité va craquer (saison 2)

16 lundi Jan 2017

Posted by Patrick PAPADATO in Agenda 21, cité municipale, Climat, energie, Urbanisme

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bordeaux, Bordeaux Metropole, cité municipale, ecologie, Partenariat public privé, PPP, Urbanisme

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Cher PPP …

Le premier objectif de la cité municipale, mastodonte administratif de la ville de Bordeaux  achevé en 2014, était de réaliser un bâtiment qui devait rassembler plus de 800 agents municipaux et surtout regrouper la plupart des services de la commune, jusqu’à présent éparpillés en ville. 

Pour construire cet édifice, la mairie de Bordeaux a ainsi décidé de  signer un partenariat public-privé (PPP) en décembre 2011 qui au terme des vingt ans du contrat dépassera certainement  les 65 millions d’euros. Si un apport de 30 millions d’euros a déjà été payé par la Ville de Bordeaux grâce à la vente d’une partie de son patrimoine immobilier: les immeubles de  Gaz de Bordeaux , de  Santé navale, du CCAS,… le gestionnaire, la  société Urbicité, filiale de Bouygues Construction  continuera à toucher chaque année, pendant 20 ans,  en moyenne  4,3 millions d’euros de loyer.

C’est donc certainement pour réduire ce coût que depuis maintenant quelques mois,  le maire de Bordeaux et président de la métropole, profitant de la mutualisation des services,  a fait rapatrier une partie des agents métropolitain dans ce paquebot de bureaux. C’est ainsi que plus de  la moitié des étages de la cité « municipale »est louée à Bordeaux Métropole.

Pas tout à fait l’objectif de départ, mais certainement un bon moyen d’ alléger les finances, sous pression de la ville.

cite-municipale-bordeaux-services

Les bons comptes du gestionnaire.

Le deuxième objectif était d’ aider la ville de Bordeaux à  respecter les objectifs énergétiques  fixés par son Agenda 21.

En  rassemblant la plupart des services municipaux en un seul lieu, la mairie fait  des   économies en matière de gestion de bureaux et surtout réduit  sa facture  énergétique compte tenu de l’abandon de ses anciens locaux, nombreux, souvent vétustes,  et très énergivores.

La mairie explique le recours au PPP en mettant en avant la difficulté pour les services techniques en interne de gérer et maîtriser l’ensemble des  consommations de la cité municipale.

Il est certain que la  gestion technique d’un tel bâtiment à énergie positive (BEPOS), conçu pour  produire plus d’énergie qu’il n’en consomme  grâce à ses 1 500 m² de panneaux photovoltaïques, son isolation et l’utilisation de la géothermie, n’est pas simple.

C’est donc le gestionnaire,  Urbicité, filiale de Bouygues Construction qui a la lourde charge de gérer ce bâtiment  et de faire respecter les objectifs de départ du PPP  en matière énergétique.

cite-municipale-bordeaux

Un bâtiment aux résultats pas très positifs.

Car si les objectifs en 2014, année de démarrage,  n’ont  pas été atteints  suite à de nombreux incidents techniques, il semble que les résultats de l’année 2015, année de pleine exploitation du bâtiment,  ne sont pas non plus à la hauteur des attentes.

C’est certainement la raison pour laquelle  les comportements des agents de Bordeaux Métropole et de la ville de Bordeaux sont scrupuleusement surveillés. Un « éco-partenariat » accompagne du reste  les agents pour les sensibiliser à l’adoption de comportements éco-responsables, pour atteindre les objectifs de performance énergétique.

Dans la cité municipale, chaque consommation est donc contrôlée scrupuleusement et … limitée. Exit les cafetières personnelles dans les bureaux, les chauffages électriques d’appoint, les réfrigérateurs personnels, etc… chaque comportement est surveillé par les agents de la sécurité qui traquent les contrevenants.

Pas encore la cité de la peur mais le sentiment que le gestionnaire veut rentrer dans son investissement et respecter les clauses du contrat qui stipulent que les objectifs du BEPOS doivent être atteints.

Mais ce n’est pas encore le cas aujourd’hui.

En ce qui concerné la production d’énergie, les panneaux photovoltaïques installés en août 2014 ont connu quelques déboires (départ de feu dans l’armoire électrique,…) et n’ont été remis en service qu’à partir d’avril 2015.

C’est la raison pour laquelle dans le rapport 2015, il est indiqué qu' » Urbicité devrait normalement confirmer le respect des objectifs du BEPOS contractuel sur les 5 usages à compter de cette troisième année » c’est à dire durant  l’année 2016.

Il nous faudra donc  attendre la fin de l’année 2017 pour avoir ce bilan.

Patinoire de Noël: le climat cache les économies.

21 lundi Nov 2016

Posted by Patrick PAPADATO in Agenda 21, Climat, energie

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bordeaux, ecologie, energie, patinoire de noël

patinoire-bordeaux

La mairie de Bordeaux vient d’annoncer qu’elle n’installera pas,  comme chaque année,  sa patinoire éphémère place Pey Berland. Celle-ci sera remplacée par  un marché de Noël solidaire en face de l’hôtel de ville.

Enfin une sage décision compte tenu de l’impact environnemental d’une telle installation.

Fabriquer de la glace, la maintenir la plus froide possible en extérieur pour les patineurs et ce,  même quand les températures de fin d’année dépassent les 10 degrés, rendait difficile la justification de son maintien.

Pourtant pendant onze ans,  la municipalité a installé, à Noël,  cette patinoire devant le Palais Rohan, pour le plus grand bonheur, disaient les élus, des Bordelais.

Rien ne pouvait, à l’époque, faire changer d’avis le maire de Bordeaux. Ni son séjour contraint d’un an au Canada, ni l’agenda 21 de la ville, ni les demandes répétées et argumentées des élus écologistes au conseil municipal, ni la dépense énergétique, ni les fluides frigorigènes responsables de l’effet de serre,  ni même le coût d’une telle installation (plus de 100 00 euros).

La patinoire devait rester en place car il ne fallait pas gâcher la féérie de Noël.

patinoire-glace-bordeaux

Aujourd’hui, changement de discours.  L’heure est aux économies et la mairie indique, comme pour se justifier,  que l’urgence climatique est une priorité.

Les Bordelais apprécieront certainement cette suppression qui va dans le bon sens. Le sondage express du journal Sud Ouest en ligne semble du reste le confirmer.

Regrettons simplement que cette sage décision se fasse tardivement et qu’encore une fois l’argument écologique ne soit pas la raison première de cette suppression.

 

Linky, c’est flou!

10 samedi Sep 2016

Posted by Patrick PAPADATO in Climat, démocratie participative, energie, Urbanisme

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bordeaux, ecologie, Enedis, Linky, Urbanisme

images

Depuis la loi de transition énergétique d’août 2015, imposée par une directive européenne, qui a décidé  le remplacement de nos anciens compteurs électriques, étalé jusqu’en 2021; Enedis, ex-ERDF, installe le nouveau boîtier Linky sur notre territoire. A cette date, tous les foyers de notre métropole devront en être équipés.

Tous?   C’était sans compter sur l’opposition de quelques irréductibles qui trouvent que malgré toutes les qualités vantées par les promoteurs de cette nouvelle technologie, ce compteur Linky pose tout de même quelques problèmes.

Un boîtier intelligent pour le bien de tous.

Pour Enedis, ce nouveau compteur permettrait au ménage de payer leur facture en tenant compte de leur consommation réelle et non plus, comme actuellement calculée sur des estimations. Mais surtout, cette connection en temps réel permettrait à chaque foyer de faire des économies en ayant une meilleure connaissance de ses consommations.

Il semble que pour l’instant, rien ne soit vraiment prouvé et que le gain énergétique oscille entre 1 et 10 % d’économies…  Car en réalité, le bénéfice éventuel de cette technique reste très dépendant de l’implication des foyers  où ont été installés ces nouveaux boitiers Linky. La maîtrise de la consommation électrique passe donc plus par des changements de comportement que par cette nouvelle technologie. Ce nouveau compteur peut certainement apporter une meilleure connaissance de sa pratique quotidienne, à condition qu’on s’y intéresse un tant soi peu. Sans cela, ce nouveau boîtier ne sera pas plus utile aux différents consommateurs que les anciens compteurs.

Un gain, surtout pour  Enedis.

Enedis sera certainement le grand bénéficiaire de ce changement de boitier électrique. Il lui permettra de gérer son réseau à distance, sans avoir recours à des prestataires pour relever les compteurs. Economie de personnel, gain de temps et meilleur gestion de la consommation et de la demande, le compteur Linky permettra à Enedis d’avoir une meilleure vision des besoins en temps et en heure du réseau électrique.

Pour toutes ces raisons, la plupart des communes, qui ne peuvent semble-t-il  légalement s’y opposer,  acceptent l’installation de ces nouveaux boîtiers intelligents. C’est  le cas sur Bordeaux où les installations ont démarré depuis février 2016. La vice-présidente de Bordeaux Métropole et adjointe au maire de Bordeaux,  Anne Walrick, n’y voit que des avantages, notamment de maitrise de la consommation électrique et assure que le conseil consultatif mis en place n’a reçu que très peu de réclamations.

Il faut dire que les réunions d’informations auprès des habitants restent anecdotiques et qu’il n’est pas certain que ce « conseil consultatif de suivi de la mise en place du Linky » soit connu de tous… C’est du reste la demande du groupe écologiste (EELV) à la mairie de Bordeaux, approuvée par le maire, qui réclame des réunions par quartiers afin d’offrir aux habitants une information claire et objective.

Car pour l’instant Linky: c’est flou!

A l’heure actuelle, on entend tout et son contraire sur l’installation de ce boîtier.

Les opposants mettent en avant les ondes électromagnétiques émises par Linky. Faux!, répondent les promoteurs de cette technologie. D’après  l’ANFR ( agence nationale des fréquences)  ce boîtier serait bien moins  nocif que nos bons vieux appareils électriques courants tel le frigo . Ses informations sont transmises non par WIFI mais simplement par les fils de l’installation électrique. Le compteur serait donc ,  en ce qui concerne le champs électrique  et toujours d’après cette étude,  de 1v/m à 30 cm , c’est à dire du même niveau qu’un écran TV 19 » mais bien moins qu’une plaque à induction.(56V/m…) On attend donc avec impatience le rapport de l’agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), saisie par la Direction générale sur la santé,  pour connaître les effets potentiels sur la santé de ce compteur.

imagesMais c’est dans le domaine du respect de la vie privée que les opposants sont les plus remontés. Ligue des droits de l’homme en tête, ils demandent un moratoire tant que Enedis ne demande pas au futur client, son  consentement pour le transfert éventuel de ses données personnelles. Il semble que, malgré les préconisations de la CNIL  (commission nationale informatique et libertés ) sur ce point, Enedis n’ait pourtant pas attendu cette signature pour installer ce boîtier…

Le coût écologique et économique du remplacement des 35 millions de boîters en activité peut aussi interroger. Le coût financier d’un boîtier Linky est estimé entre 120 et 240 euros. Ce qui représente entre 5 et 7 milliards, payé par les économies réalisées sur la surveillance du réseau disent les uns, par les usagers disent les autres à raison de 1 à 2 euros par mois prélevés sur les factures d’électricité… Le remplacement de ces compteurs qui fonctionnent parfaitement,  par des compteurs nouvelle génération participe à un désastre environnemental certain.

Alors au final, un propriétaire peut-il refuser son installation? Rien de très clair non plus sur ce point. Si des communes commencent à s’opposer au déploiement de ces boîtiers sur leur territoire, un particulier reste cependant bien seul et démuni face à la pression d’Enedis. D’autant que le compteur n’appartient pas aux propriétaires des logements mais aux communes et que c’est la loi de transition énergétique  d’Août 2015 qui impose de moderniser ces compteurs. Si vous vous opposez donc à son installation, pour l’instant un flou juridique entoure toujours les recours éventuels, d’Enedis ou de votre  commune.

 

 

 

Du lard ou du cochon, cette convention?

20 mercredi Jan 2016

Posted by Patrick PAPADATO in Alimentation, Climat, Vegetarisme

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bordeaux, ecologie, plan climat, Vegetarisme

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Ce lundi 18 janvier 2016 a été signée une convention entre la ville de Bordeaux et le syndicat Umih Gironde.(Union des métiers et industries de l’hôtellerie) Celle-ci a pour but d’inciter les restaurateurs à proposer à leurs clients,  chaque dernier mardi du mois,  un menu végétarien.

Si l’idée peu paraitre plaisante et louable pour la planète, pas mal de questions restent en suspens:

Pourquoi cette convention? Il semble qu’elle permet surtout à la ville d’afficher son volontarisme en matière d’écologie et de démontrer qu’en matière de menu végétarien, elle est à la pointe du combat pour un changement de comportement ou pour inciter les restaurateurs à s’y mettre.

Pourquoi un mardi par mois ? Tout simplement parce que le SIVU (syndicat intercommunal) qui gère les cantines scolaires de Bordeaux Mérignac propose déjà  un menu végétarien le dernier  mardi de chaque mois.

Quel rapport? Aucun, mais la ville souhaite certainement démontrer qu’elle est l’initiatrice de ce jour sans viande.

Est-ce aussi révolutionnaire que cela?  Non,  car bon nombre de restaurants  proposent déjà des plats végétariens sur leur carte. Si effectivement certains ne proposent rien, peu à peu la tendance s’inverse et de nombreux restaurants offrent la possibilité à leurs clients de manger sans viande, ni poisson.  Car à Bordeaux, si les restaurants style brasserie ou bistrot ont effectivement encore du mal à faire le bonheur des végétariens, l’offre s’étoffe de plus en plus.  Et de nombreux restaurants commencent à offrir au moins un plat végétarien sur leur carte;  et cela tous les jours! 

Est-ce une bonne idée? Oui, certainement, c’est toujours mieux que rien et permet de parler d’une tendance qui s’affirme peu à peu…Mais cette convention relève beaucoup de la communication. Sauf à penser qu’un mardi par mois, suffit à combler  les adeptes de protéines végétales.

Aurait-on pu aller plus loin? Oui,  tout simplement en demandant à chaque restaurateur de s’engager à offrir au moins un plat végétarien sur sa carte, et pas uniquement le dernier mardi du mois.

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A lire aussi sur le Sivu et le végétarisme:https://ecolobordeauxblog.com/2015/02/06/dans-les-cantines-de-bordeaux-cest-la-fete-aux-vegetariens-cette-semaine/

ou encore: https://ecolobordeauxblog.com/2014/09/18/encore-un-petit-effort-sivu-plait/

 

Le stade Chaban est mort, vive le parc Lescure?

17 dimanche Jan 2016

Posted by Patrick PAPADATO in Agenda 21, arbres, Biodiversité, Climat, démocratie participative, stade, Urbanisme

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agenda 21, îlots de chaleur, bordeaux, Démocratie participative, ecologie, places minérales, plan climat, quartier, Urbanisme

 

image lescure

Le stade Chaban , construit en 1936, était un stade vivant de centre ville, un stade de proximité qui animait la ville les soirs de match. En décidant de construire un nouveau stade à Bordeaux lac, la municipalité a remis en question le maintien de « Chaban » en l’état. En effet si le stade servira encore  aux rugbymans de  l’UBB, la plaine des sports et les abords de l’enceinte sportive sont directement  menacés par le projet municipal.

Actuellement, la plaine des sports accueille entre 500 et 1000 personnes par jour, répartis entre les 25 clubs sportifs et les scolaires. Ouverte à tous mais surveillée par un gardien, cette enceinte sert  à l’ensemble des riverains du quartier Saint-Augustin (Tauzin, le CHU, l’Université, les boulevards…) et aux licenciés des sections sportives..

Le projet retenu par la municipalité (Société ADIM, filiale de Vinci qui a construit le nouveau stade),  et  désigné par un jury parmi quatre autres propositions d’aménagement,  prévoit de réduire la jauge du stade de 34 000 à 25 000 places. Ces changements entrainent notamment la suppression de certains escaliers et gradins hauts.

lescuire

Le but, on l’aura compris est de laisser de la place à un programme immobilier qui prévoit plus de 300 logements (123 logements, 120 chambres en résidence étudiante et 100 chambres en résidence seniors), des bureaux dont un espace de réception, une galerie commerçante et enfin un parking souterrain de 400 places sous l’actuelle plaine des sports.

Si le discours autour de ce projet peut sembler plaisant avec notamment l’idée d’une continuité paysagère avec le parc de la Béchade qui permet de « végétaliser » ce site de 7 hectares, les premières images ne font franchement pas rêver…

parc lescure

Toujours très minéral, décidément une habitude à Bordeaux, le projet se veut ouvert sur les boulevards. Ce qui, du reste ne rassure pas forcément les opposants qui ne voient pas d’un très bon oeil cette ouverture des abords du site notamment pour des raisons de sécurité.

Une concertation qui vire au conflit

Si la municipalité affirme avoir ouvert l’avant-projet d’aménagement au débat public, il semble que les oppositions actuelles démontrent que la concertation n’a pas vraiment n’a été à la hauteur… Pourtant trois réunions de concertation ont bien eu lieu dès l’automne 2013, à la suite desquelles des objectifs communs et partagés ont été mis sur le papier afin de donner un cadre à ce projet.

La ville a ensuite lancé un appel à projets en juillet 2014 sur cette base. Sur les quatre opérateurs qui ont été retenus, il semble que le vainqueur ADIM, Ferret- Vinci, n’ait pas rendu tout à fait  la copie attendu par les riverains. Nous sommes donc très loin du projet « partagé au bénéfice du quartier, de la ville et de la Métropole« … Il faut dire que les riverains se sont retrouvés devant le fait accompli et n’ont pas pu s’exprimer  en amont sur les différents projets proposés par les cabinets d’architectes. Et le collectif de riverains qui s’est constitué parle déjà de recours auprès du tribunal administratif. Comme « co-construction réussie », il y a mieux.

Un réflexe « nimby » (pas dans mon jardin) des riverains? 

C’est tout au moins l’argument municipal avancé pour dénoncer cette levée de boucliers. « Egoïstes soucieux de leur tranquilité », « vision passéiste », la municipalité a-t-elle raison de critiquer ainsi ses détracteurs?

Au-delà de l’aspect architectural du stade, voué à évoluer ou pas, selon les positions des  opposants ou de la mairie, le projet actuel pose aussi quelques questions.

La plaine des sports se voient profondément bouleversée. C’est ainsi que pas mal des équipements proposés pour remplacer l’actuelle plaine des sports, de règlementaires passent à une utilisation plus grand public. La piste d’athlétisme règlementaire est ainsi réduite et donc inutilisable pour des compétitions sportives, les terrains de tennis ne sont plus clos par des grillages, la piste de 110 m disparaît, etc… C’est toute une pratique sportive qui est modifiée au profit d’un usage plus ludique. Les temps changent argueront certains mais on peut s’interroger sur la place des équipements sportifs sur une ville qui se veut ville centre d’une grande métropole. Les aménagements actuels comme les citystades ou la plaine des sports de St Michel, remportent un franc succès auprès du public mais ne font forcément pas le bonheur des clubs sportifs et de leurs licenciés. Bordeaux ville sportive?

Alors que l’agglomération Bordelaise est déjà largement fournie en surfaces commerçantes,  ce nouveau projet dans ce quartier ne va pas dans le sens d’une modération de l’offre. Les 6500m² de commerces, dont 4 200 m² de commerces au virage nord avec  des lieux de restauration, un marché couvert et  2 300 m² de boutiques en rez-de-chaussée autour  du virage sud interrogent sur la volonté politique de réguler l’offre commerciale.

plan

La végétalisation de la plaine mériterait aussi un projet plus « vert ». Si la mairie met en avant ce point comme un élément structurant pour notre ville, ce qui est juste et nécessaire dans une ville très minérale;  les quelques photos de l’avant projet déçoivent. Et mettre en parallèle ce futur parc avec le jardin public ou d’autres espaces verts est quelque peu prétentieux, surtout quand on voit les photos de l’avant projet où les espaces restent très imperméabilisés. Les plantations des arbres semblent aussi parcellaires  et encore trop décoratives. Pas certain que tout ceci devienne un îlot de fraîcheur, lutte contre le réchauffement de la ville et permette a ses habitants de se mettre à l’ombre lorsque le mercure avoisine les 30 degrés …

arbres

Pour finir, pour ces premières remarques sur ce projet qui peut encore évoluer, selon les dires de l’équipe municipale, on aurait aimé avoir également un engagement plut fort en matière de constructions. Si les normes environnementales seront règlementairement respectées, le projet n’affiche pas plus que cela une volonté d’excellence écologique.

 

 

 

2016: Chaud, chaud, chaud, les réseaux !

10 dimanche Jan 2016

Posted by Patrick PAPADATO in Agenda 21, Climat, Ecoquartier, energie, Urbanisme

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agenda 21, Bassins à flots, bordeaux, ecologie, Ecoquartier, Ginko, plan climat, quartier, réseaux de chaleur, Urbanisme

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2016, s’annonce comme une année importante pour les réseaux de chaleur, et c’est tant mieux pour le climat.
Bordeaux Métropole avec son plan climat énergie, voté en février 2011, s’est engagée à développer des solutions alternatives aux énergies fossiles. C’est ainsi que tous les plus récents projets de quartier sur l’agglomération développent des réseaux de chaleur afin d’alimenter leurs futurs logements, commerces et bureaux.
Un réseau de chaleur est donc déjà en place sur le quartier Ginko ou bien verra le jour sur St Jean Belcier – Euratlantique ou sur Bastide -Niel et d’autres projets sont aussi à l’étude sur Mérignac ou  Pessac.

Mais tout cela est-il bien nouveau?

Pas vraiment, car à la fin des années soixante, des réseaux de chaleur avait déjà été pensés sur l’agglomération.  Dès 1967, la première sous-station du réseau de chaleur des Hauts de Garonne dessert ainsi la commune de Cenon. Puis au fil des ans, ce même réseau s’étend aux communes voisines: Lormont en 1970, Floirac en 1972.

A cette époque, la ville de Bordeaux, non plus, n’est pas en reste. Compte tenu de la richesse de son sous sol, une eau à 50°, les stations de forage de la Benauge et de Mériadeck voient le jour. Cette dernière, à l’époque du pétrole pas cher, sera malheureusement quelque peu sous employée. La bibliothèque Mériadeck, au départ, ne sera pas raccordée au réseau pourtant très proche ou encore,  le groupe scolaire St Bruno, malgré une installation opérationnelle, continuera à privilégier le fuel, puis le gaz. Une autre station de forage ne sera pas du tout  utilisée: celle du Grand Parc.

Mais à partir de 2007, la municipalité se décide enfin à développer cette source incontestable d’économies et à profiter de ce réseau de 3 km de long. La géothermie reprend donc du service avec comme objectif d’alimenter en énergie une vingtaine de bâtiments municipaux du quartier comme l’hôtel de ville ou bien la nouvelle cité municipale.

Tous ces réseaux se ressemblent-ils?

Sur le quartier Ginko, c’est une centrale entièrement biomasse qui alimentera le quartier. Actuellement, faute encore des 6 000 habitants prévus  à la fin de ce programme immobilier (2 200 logements, écoles, gymnase et collège,…) Cofely Services, une filiale de GDF-Suez qui gère  ce réseau fonctionne occasionnellement au gaz: 23% tout de même en 2014.
Malgré ce couac de départ, ce projet est pour l’heure incontestablement le plus écologique, tout au moins sur le papier. En effet cette centrale devrait être entièrement alimentée par de la biomasse solide:4500 tonnes de bois par an et liquide, 500 m3 d’huile végétale par an. De plus ce bois viendra à 60%  des déchets de coupe des forêts d’Aquitaine, ce qui limitera le transport et permettra d’éviter le rejet de 3500 tonnes de CO2  par an . Ce réseau urbain qui ne fera que 5,2 km représente un investissement pour l’opérateur de 6,6 millions d’euros d’euros. (pour un contrat de 18 ans)

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Sur le quartier des bassins à flots, un réseau de chaleur  aussi complètera l’installation de géothermie  qui puisera les calories de la Garonne. Ces 10 km de réseau, alimentés par la biomasse et l’exploitation des calories des eaux grises de la station d’épuration Louis Fargue voisine , devront servir en chauffage et en eau chaude sanitaire près de 750 000 m² des 5 000 logements, bureaux, commerces ainsi que la Cité des Civilisations du Vin. Pour créer, construire et exploiter ce réseau de chaleur, la société  « Energie des Bassins » a été créée par Mixener (filiale de Régaz Bordeaux), Optimal Solutions (Groupe EDF), et Idex.

Sur le quartier Bastide-Niel, toujours en 2016, c’est la ZAC de Bastide-Niel et ses   3 000 logements, bureaux et  archives municipales qui utilisera un réseau de chaleur de 16 km, alimenté par des forages géothermiques et une chaufferie gaz  qui viendra en appoint. Le projet Brazza, dont le premier îlot, avec ses 55 000 m² de bureaux, d’ équipements sportifs  et près de 400 logements, se  greffera ensuite sur cette ZAC. On estime à près de  8 000 le nombre  d’habitants prévus sur ce quartier.

Mais ce réseau pourrait atteindre près de 27 km en cas d’extension vers la ZAC Garonne Eiffel, située sur les communes de Bordeaux et Floirac, qui devrait accueillir 5 000 logements sur un territoire de plus de 154 hectares. Ce qui imposerait de nouveaux forages et la création d’une chaufferie biomasse.  A terme ce serait certainement le réseau de chaleur le plus étendu de Bordeaux Métropole, si le projet abouti. C’est une délégation de service public d’une durée de 30 ans qui exploitera ce réseau de chaleur pour un investissement qui devrait atteindre près de  28 millions d’euros.

Sur le quartier de la gare, St Jean Belcier,  le tout nouveau quartier d’affaires Euratlantique, un réseau de chaleur et de froid est aussi prévu. D’une longueur de près de 17 kilomètres, il doit entrer en service lui aussi cette année.(2016)   C’est  Mixéner, qui gère déjà le réseau de chaleur des bassins à flot,  qui construira et entretiendra ce nouveau réseau. Sur ce futur quartier, c’est près de  600 000 m2 de constructions neuves (près de 18 000 logements privés et sociaux, bâtiments publics, commerces, bureaux) qui seront raccordés à ce réseau.  Et dans ce cas aussi des extensions sont prévus: dès  2017, pour des bâtiments existants sur Bordeaux sud et Bègles et en 2023 pour encore près de 18000 logements ou équivalents. Au final, ce réseau atteindra près de 17 km.  L’investissement global  se situera autour de 24 millions d’euros HT pour une durée du contrat d’une délégation de service public de 26 ans.

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Par contre, ici, le choix diffère des autres projets en ce qui concerne la source d’énergie. La chaleur sera produite à  92% par l’usine d’incinération ASTRIA (capacité de 260 000 tonnes) située à Bègles et 8% par un chaudière alimentée au gaz.

Si le fait de raccorder le réseau à une usine d’incinération des ordures ménagères, n’est pas  nouveau, il interroge car ce choix n’est pas sans conséquence d’un point de vue environnemental.

Déjà en 1985, le réseau de chaleur des Hauts de Garonne est raccordé à l’usine d’incinération des ordures ménagères (UIOM), de Cenon construite sur le site de la chaufferie principale. Peu à peu le fuel lourd servant à alimenter le réseau,  est remplacé  par l’ énergie produite par l’incinération (75%) d’une partie des déchets de la CUB et la cogénération gaz .

Mais l’équipement est vieillissant et une fermeture de l’usine d’incinération de Cenon (120 000 tonnes traitées) est envisagée pour 2015 par le plan départemental de prévention des déchets et par Bordeaux Métropole (ex-Cub), le bureau de Bordeaux Métropole décide de prolonger ses services jusqu’en 2027 avec des travaux de rénovation à 1 million d’euros. ( déjà rénovée du reste en 2006…)

Unknown

Cela évite  à Bordeaux Métropole de se poser la question de son remplacement par une autre source d’énergie. Les arguments avancés sont purement économiques. La fermeture de l’usine de Cenon entraînerait, selon Bordeaux métropole, un surcoût pour la collectivité de 3 M€ du fait du transfert des déchets vers le site de Bègles. La création d’une alternative à l’incinérateur impliquerait aussi un investissement sur un autre projet pour son remplacement ainsi que pour son démantèlement. Et dernier argument de taille, les usagers du réseau de chaleur verraient leur facture augmenter de 33%.

Bordeaux Métropole oublie cependant de signaler que sur les Hauts de Garonne,  le réseau date quelque peu et de nombreuses pannes rythment le quotidien en hiver des habitants. Pour palier les pannes, Véolia qui gère ce réseau et doit le rénover, a même construit une chaufferie bois couplée avec une chaudière gaz (10 MW) à Lormont. Cette chaudière bois qui viendra compléter le dispositif sera alimentée par des déchets de la sylviculture à hauteur de 6 000 tonnes par an.

On l’aura compris, fermer une usine d’incinération, même vieillissante, lorsqu’elle est raccordée à un réseau de chaleur  est quelque peu compliqué dans le temps...Le choix, au départ, est de trouver la bonne énergie pour un réseau de chaleur afin d’assurer la continuité du service pour les usagers et d’éviter certains désagréments.

Car coupler un réseau de chaleur avec une usine d’incinération n’est pas le choix le plus écologiquement responsable. Il expose les riverains aux fumées et polluants de l’usine et  il va surtout à l’inverse d’une  politique de prévention et de réduction des déchets: un incinérateur ayant besoin de toujours plus de déchets pour fonctionner.

La cité du Grand parc, futur écoquartier ?

06 mardi Oct 2015

Posted by Patrick PAPADATO in Climat, démocratie participative, Ecoquartier, energie, Grand Parc, Transports, Urbanisme

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bordeaux, déchets, Deplacements, ecologie, Ecoquartier, Grand Parc, Urbanisme

appartement Grand parc

Au premier abord, cette question peut certainement paraître totalement incongrue à bon nombre de lecteurs.
En effet, du fait des matériaux utilisés lors de la construction de la cité du Grand Parc dans les années soixante, ces immeubles anciens ne correspondent pas exactement aux nouvelles normes environnementales imposées aux constructeurs du 21° siècle.
Cependant avec les récents travaux entrepris sur une partie du parc immobilier de cette cité, il nous a semblé intéressant de revenir sur les définitions même d’écoquartier et de souligner les avantages de ce secteur de Bordeaux.
Car il semble que la cité du Grand Parc possède pas mal d’atouts que de nouveaux quartiers actuellement en création sur Bordeaux peuvent certainement lui envier.

En effet, un vent nouveau souffle sur cette cité avec un programme de rénovation sur cinq ans de plus de 2300 logements
Soutenus financièrement par Bordeaux Métropole, ces travaux permettront un réglage bioclimatique des températures des appartements. Grâce à la réalisation en façade d’une charpente métallique, située au sud, celle-ci permettra non seulement d’augmenter la surface de 20 m2 de tous les logements en les prolongeant par des jardins d’hiver et de larges balcons mais aussi d’améliorer la performance énergétique globale des bâtiments au-delà de l’objectif BBC rénovation, et ce, il faut le noter, sans aucun isolant.
Cette prouesse technique, est de plus réalisée sans le déplacement de ses habitants mais malheureusement pas sans nuisance, ce dont se plaignent un certain nombre de locataires.
Au-delà de ces difficultés réelles, cette réhabilitation reste exemplaire sur un plan écologique, à l’heure où certains promoteurs trouvent souvent plus rentable de détruire pour « mieux » reconstruire.

grand parc

Car la « cité du grand parc » dénote encore aujourd’hui dans le paysage urbain Bordelais.
Construite à partir de 1959 sur d’anciens marécages (60 hectares) et bidonvilles, elle apparaissait à l’époque comme une vraie révolution urbanistique dans le Bordeaux de l’après-guerre.
La volonté de la municipalité était de rapidement répondre, par cette opération, à la crise du logement qui touchait les fonctionnaires, les rapatriés de l’Algérie Française et les Bordelais délogés principalement du quartier Mériadeck, en pleine mutation. Cet ensemble de 4000 logements correspondait aux normes de l’époque avec tours et barres de plus de vingt-deux étages.

Située à peine à 800 mètres du centre ville, à l’intérieur des boulevards, ce quartier terminé en 1975, apparaissait comme un progrès social.
Aujourd’hui, quand on se promène sur ce secteur de Bordeaux , on reste encore étonné par le nombre d’espaces verts (8 hectares), d’arbres et de terrains de jeux offerts à ses habitants.
Les équipements publics ne sont pas non plus en reste: écoles, centre social, centre commercial, bibliothèque, gymnases, piscine, collège, lycée, salle de spectacle certes fermée depuis 1990), Epadh, …
Autant d’établissements qui offrent une effervescence quotidienne. On est, au Grand Parc, effectivement bien loin de l’image des cités dortoirs.

grand_parc arbre

Alors un « écoquartier » avant l’heure?
En effet si nous reprenons les définitions d’un éco quartier, on constate que, sur quelques points, la cité aurait pu illustrer ce nouveau concept.

Un écoquartier, c’est une mixité socio économique, culturelle et générationnelle.
A l’époque, ce brassage des populations était effectif.
Depuis, le vieillissement de sa population (1/4 de sa population a plus de 60 ans) et le remplacement des familles nombreuses par des ménages de petite taille ou monoparentales (à peine 21 % de jeunes de moins de vingt ans) fait que la cité perd régulièrement des habitants. Prévue, à l’origine pour 13 000 habitants, on en comptait plus que 8 876, en 1990.(10 000 aujourd’hui?)
D’autre part, du fait des formes urbanistiques des années soixante qui datent un peu; au fil des années, les classes moyennes ont déserté ces bâtiments remplacés par des populations plus précarisées. La mixité sociale n’est plus à l’oeuvre, c’est du reste un des enjeux actuels affichés par les bailleurs sociaux afin de redynamiser ce quartier.

Un écoquartier promet un accès plus facile à des activités sportives et culturelles.
C’est encore le cas aujourd’hui, même si les difficultés du centre social, la fermeture de la salle des fêtes du Grand Parc et les atermoiements de la ville sur sa rénovation entachent quelque peu le bilan. Le nombre conséquent d’équipements sportifs ouverts à ses habitants est un point positif pour ce quartier de centre ville.

Dans un écoquartier, les habitants sont impliqués dès la conception du quartier ou au démarrage du projet de réhabilitation.
Aquitanis, un des principaux bailleurs, gère aujourd’hui 2318 logements dont notamment le projet de réhabilitation des résidences Gounod, Haendel et Ingres. Mais il semble que tout ceci ne s’est pas fait dans un esprit de concertation optimale.
On peut noter que les travaux en cours valoriseront les appartements et seront de nouveaux atouts pour ces logements, qui sont, pour l’instant, de véritables passoires énergétiques.

Du point de vue économique, dans un éco quartier, les services et les commerces se voudront multi-fonctionnels.
Même si le marché et le centre commercial sont directement impactés ces dernières années par le recul de la population du Grand parc, une vraie vie de quartier s’organise et résiste au quotidien.
Cependant la cité n’est pas ouverte sur les autres quartiers et apparaît comme un système en vase clos qu’il est nécessaire de repenser.
La fermeture récente de le recyclerie qui avait un vrai rôle de lien social et économique est de ce point de vue à deplorer.

Dans un écoquartier, il est prévu une fourniture locale de l’énergie.
Cela aurait pu se faire grâce à la présence d’une station géothermique proche. Cependant l’étude n’a jamais abouti, la municipalité ayant préféré remplacé le fioul par du gaz pour l’alimentation de la chaufferie du Grand Parc : une occasion manquée de tourner ce quartier vers les énergies renouvelables.

Un éco quartier limite l’usage de la voiture et incite à l’utilisation de transports doux (transports en commun, vélo, marche à pied).
Si la circulation reste apaisée sur le Grand Parc, du fait de sa configuration, le nombre conséquent de parkings, souvenirs d’une époque passée où la voiture était reine, ne favorise pas l’abandon de l’automobile.
Cependant l’arrivée du tram, côté Ravezies et les lignes de bus existantes, permettent à ses habitants d’être rapidement connectés avec le centre ville. A peine à 800 mètres du centre ville, la marche à pied ou l’utilisation du vélo est pratique et rapide pour une population qui ne possède pas toujours de voitures. Mais il faudra, pour cela faciliter les trames vertes et mettre en place de véritables pistes cyclables afin de faire le lien avec le reste de la ville.

Donc tout n’est pas rose ( ou vert ) sur ce quartier quelque peu passé de mode, mais la configuration de ses bâtiments, espacés, ouverts sur l’environnement alentour, organisés sans vis à vis et permettant à bon nombre d’appartements une vue imprenable sur Bordeaux, peuvent laisser rêveur certains habitants des nouveaux quartiers de Bordeaux.
D’autre part, la présence de nombreux jardins et de grands espaces aérés renforce d’autant ce sentiment d’ouverture.
Ce qui est loin d’être le cas, aux bassins à flot où les empilements de projets, les uns en face des autres donnent au contraire un sentiment d’étouffement.
Mais le prix du mètre carré sur Bordeaux explique facilement la nécessité pour les promoteurs de ne pas perdre la moindre place certainement chèrement acquise.

Les grands projets architecturaux sur Bordeaux sont-ils écolos?

18 vendredi Sep 2015

Posted by Patrick PAPADATO in Climat, Urbanisme

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bordeaux, cité municipale, ecologie, Nouveau stade, panneaux solaires, plan climat

cite du vin

Les journées européennes du patrimoine sont bien souvent l’occasion de visiter des bâtiments municipaux inscrits dans le paysage bordelais. On peut même parfois en découvrir des plus récents.
A l’occasion de cet événement national du week end, on s’est intéressé tout particulièrement aux grands projets architecturaux qui sont apparus dans le paysage bordelais ces dernières années ou qui sortent actuellement de terre.
Avec, derrière la tête, deux questions toutes environnementales:
Tous ces projets prennent-ils tous en compte l’environnement dans leurs conceptions et comment s’organise la communication sur ce sujet ?
A l’heure de la COP 21 et du dérèglement climatique, ces éléments sont-ils mis en avant par l’administration ou les gestionnaires des différents sites?
C’est ce que nous avons tenté de découvrir sur internet et sur les documents mis en ligne par ces différentes structures.

maison eocitoyenne

La maison écocitoyenne.

La décision de ce gros travail de réhabilitation(500 m2) est tout à l’honneur de la ville qui a décidé, en 2007, sa transformation de manière écologique.
Mais la rénovation de cet ancien bureau des dockers sur les quais de Bordeaux a connu quelques péripéties et posé quelques soucis aux services municipaux.
Sur le papier, trois « vagues » sur le toit, permettent une entrée de lumière naturelle et une exposition optimale à l’énergie solaire.(Plus de 150 m2 de panneaux photovoltaïques pour l’électricité et des capteurs solaires pour l’eau chaude, pas forcément très esthétiques) Un toit en grande partie végétalisé complète le dispositif et permet une isolation thermique efficace et naturelle. L’eau de pluie récupérée sert à l’entretien du toit et à l’alimentation des sanitaires.
Sur le papier, c’est la réalisation idéale.
Cependant il semble que tout n’ait pas fonctionné à merveille. La chaudière bois a posé dès le démarrage problème, tout comme le toit végétalisé,…
Alors le bilan?
Bien difficile d’en dire beaucoup plus car nul bilan énergétique sur le site de la maison écocitoyenne. Il est étonnant que pour un bâtiment aussi vertueux, la mairie ne communique pas plus. Occasion manquée ou délibérée?

BCM_EXT_3

La cité municipale

Terminée en avril 2014, ce bâtiment administratif qui accueille plus de 850 agents des différents services de la ville devrait permettre à Bordeaux de faire des économies. Bâtiment à énergie positive, il devrait produire en effet plus d’énergie qu’il n’en consomme, en tout cas sur le papier. Construit sous la forme juridique d’un partenariat public-privé, séduisant par ses ambitions environnementales, il n’affiche toujours pas de bilan énergétique malgré une année de fonctionnement.
Dommage car si les résultats sont positifs, ils mériteraient d’être clairement affichés.
Et la mairie aurait tout intérêt à le faire… alors pourquoi un tel silence?
Sur le sujet lire aussi: https://ecolobordeauxblog.com/2014/09/26/ma-cite-va-craquer/

stade

Le nouveau stade de Bordeaux.

Sur le site officiel du Matmut Atlantique, rien sur l’écologie. S’il est bien mentionné que pour la construction de l’édifice, le terrain a été dépollué, aucune mention spéciale « environnement » qui signale une toiture solaire (750 m2 pour une toiture totale de 36 000 m2) ou encore la capacité des cuves pour la récupération des eaux de pluie, pourtant bien présentes.
Pas de chiffres, ni de « Greenwashing »
donc, l’écologie ne semble pas intéresser les partenaires du club, ni les visiteurs du nouveau stade de Bordeaux?

la-future-cite-des-civilisations-du-vin-en-construction
La cité des civilisations du vin

Sur le site internet de ce projet, si l’élément environnemental n’est pas le point primordial, on trouve cependant un onglet intitulé : « Un bâtiment respectueux de son environnement ». Il y est dit que le cabinet d’architectes « a pensé la construction afin qu’elle produise l’impact environnemental le plus faible possible. » Bâtiment haute qualité environnementale, de conception « bioclimatique performante », la forme compacte de la construction et la ventilation du bâtiment devraient permettre de gagner, selon ses concepteurs, cinq degrés en été et limiter ainsi l’usage de la climatisation. Il est signalé aussi le recours à la géothermie, comme du reste sur l’ensemble de ce quartier. Mais sans plus de précision technique bien difficile encore de se faire une opinion.

Au 21° siècle, un bâtiment se doit d’être beau mais aussi performant énergétiquement.
La communication sur ce sujet se doit d’être exemplaire, les bilans: les plus objectifs et honnêtes possibles.
Et trop souvent encore l’élément environnemental est oublié quand on visite un bâtiment.
Alors dimanche, si on posait la question qui fâche?

Sud ouest: coup de show, cet été, sur les îlots de fraîcheur.

02 mercredi Sep 2015

Posted by Patrick PAPADATO in Climat, Urbanisme

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îlots de chaleur, bordeaux, ecologie, plan climat

L’été 2015 a été particulièrement chaud dans le sud ouest et notamment sur Bordeaux.
Mais ce phénomène se répétant d’année en année, les politiques publiques d’aménagement ont-elles pris, ces dernières années, la mesure du problème?

IMG_2035 Place Gambetta

Le 25 juillet 2015, dans un article du journal Sud ouest, l’adjointe au maire de Bordeaux et vice présidente de la métropole en charge du développement durable, Anne Walrick, répond que la ville de Bordeaux et la Métropole n’ont pas attendu pour réagir.

Elle déclare notamment que la ville a ainsi lancé une étude afin de cartographier les îlots de fraîcheur.  » Ces études ont permis de constater qu’à proximité d’un parc ou d’un jardin vous pouvez avoir une différence de température très importante parfois de 4 à 5 degrés. »
Ce qui paraissait de l’ordre du bon sens a donc nécessité deux études. ( une pour la ville de Bordeaux, l’autre pour la métropole…)
(voir à ce propos:
https://ecolobordeauxblog.com/2015/06/04/ilots-de-chaleur-letude-qui-nous-chauffe/ )

place-fernand-lafargue_414518 Place Fernand Laffargue.

Mais le plus étonnant est la réponse de l’adjointe au maire qui, à la remarque du journaliste qui s’étonne que la ville de Bordeaux réalise tout de même des aménagements très minéralisés , déclare:
« Je ne suis pas d’accord. En l’espace de dix ans, on a produit 56 hectares d’espaces verts supplémentaires. On plante 1000 arbres par an. »

IMG_2013 Place des commandos de France

Il est vrai que la ville a entrepris un gros travail d’aménagement et de plantations d’arbres notamment sur les bords de Garonne, rive droite et rive gauche. La prochaine ouverture du parc aux Angéliques, du reste le prouve mais la question de l’aménagement des places dans le centre ville reste ouverte.

place du palais Place du Palais
Et ce débat n’est pas nouveau.
Déjà, il y a quelques années, avec le projet Corajoud, la problématique de l’arbre en ville avait fait polémique. Fallait-il planter des arbres sur les quais? L’urbaniste avait tranché en privilégiant la façade des quais qui se devait de ne pas être occultée par des arbres trop grands.
Toujours est-il que, s’il est donc vrai, que de nombreux arbres sont plantés en ville, ces plantations ne ciblent pas forcément les îlots de chaleur.
Parc des berges, parc Queyries, parc aux angéliques ne sont pas les endroits les plus étouffants de Bordeaux. Les études ou …le bon sens de tout un chacun permettent de constater que sur les bords de la Garonne, du fait de la proximité du fleuve, il y fait déjà naturellement moins chaud que dans la ville de pierre.

place peyberland

Un rapide tour en ville permet aussi de constater que ces dernières années, les aménagements des places de Bordeaux n’ont absolument pas tenu compte de la problématique du changement climatique et de l’accroissement des températures en ville.

victoire Place de la Victoire

Ces places, toutes très minéralisées et peu arborées sont ainsi désertées par les Bordelais ou les touristes quand le thermomètre monte.
La réponse de l’adjointe au maire peut donc étonner compte tenu des photos ci-dessus de ces places.(Hormis les arbres de la place Gambetta que, du reste, l’ancien maire Jacques Chaban Delmas voulait couper pour faire passer le métro…)

Même l’aménagement de la place Raynal devant la galerie des Beaux Arts prouve que la mairie n’a pas encore pris la mesure des enjeux climatiques et des moyens pour faire baisser la chaleur en centre ville.

On attend impatiemment l’ouverture en octobre 2015 du passage Ste Catherine…

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