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Haut lieu de Bordeaux dans les années 80 avec la place de la Victoire, elle a peu à peu perdu de ses principaux attraits: les grandes enseignes ont fermé, Galeries lafayette puis Virgin, le bistrot Le Régent a été remplacé par une pizzeria,… et surtout les voitures et les bus ont peu à peu envahi l’espace urbain.
Si Bordeaux Métropole a bien tenté en 2015 de revoir les arrêts et les itinéraires des transports en commun, cela n’a pas permis de réduire plus que ça, l’impact de la circulation sur ce secteur. Le cours Clemenceau enregistrait encore le passage de plus de 19 000 véhicules par jour.
Aujourd’hui, un rapport de l’agence A’urba préconise une meilleure mise en valeur du patrimoine historique et le plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) du centre historique de Bordeaux incite à faire ressortir le futur ravalement des façades de la place.
Il a donc été demandé aux paysagistes de réfléchir à l’intégration des arbres qui tendent à masquer la beauté des bâtiments. Le jardin doit donc être repensé, ce qui inquiète quelque peu les riverains qui se sont exprimés lors des réunions de concertation qui ont eu lieu en 2015 et 2016.
Car malgré ses défauts, la place Gambetta reste un rare îlot de fraîcheur de Bordeaux que les Bordelais affectionnent particulièrement quand le baromètre tutoie les 3o degrés.
Malheureusement, compte tenu de ce projet de réaménagement, les marronniers font déjà l’objet d’une étude phytosanitaire qui doit déterminer leur état de santé. D’après le site de la mairie, ils seraient « malades » et leurs racines dégraderaient la chaussée… et un rapport sous entend déjà leur remplacement. Seuls les deux magnolias centenaires et l’ oranger des Osages ne seraient pas concernés.
On saura donc fin septembre, ce que prévoit les deux lauréats de l’aménagement de la place et quel projet définitif sera retenu.
Car si le jardin central de la Place Gambetta n’est pas classé, il est heureusement doublement protégé: à la fois par le règlement du plan de sauvegarde et de mise en valeur du secteur sauvegardé et par le périmètre de vigilance patrimoniale de l’UNESCO.
Mais malgré toutes ces préconisations, lorsque des projets de réaménagements sont réalisés, les arbres déjà en place gênent souvent la vision des urbanistes.
De nombreuses places de Bordeaux ont ainsi été repensées, refaites, et les arbres… arrachés. Les exemples ne manquent pas: place Stalingrad, place des Commandos de France, place du temps passé, … à chaque fois des arbres sont coupés pour être remplacés par de nouvelles essences.
Si l’ élément architectural est bien pris en compte par le cabinet d’urbaniste, l’élément végétal reste considéré comme purement décoratif et donc pouvant être changé au gré des tendances de l’époque et des modes. La raison phytosanitaire est souvent mise en avant pour justifier le remplacement des arbres par des essences plus résistantes aux champignons ou à la sécheresse.
Bordeaux en 1950, on voit , ici, très nettement les marronniers de la place Gambetta.